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V.L.B
Vincent Le Boubennec

2020 "La Bête" 100 x 100 cm 2022



2015 2019


Toiles 2023/24 tech mixte




Toiles 2019 toile 60x60 tech mixte






Octobre 2018
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Exposition Barbazan
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Comment vous expliquer !!! 1995
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Travaux 2016/17/18 Cartons entoilés







Toiles 2015/2016
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Panneaux en bois 150 x 50 cm chacun 2016





2016: Triptyque "Puzzle" Panneaux médium / 270 x 150 cm



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Avec l'ordinateur
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Mardi 10 Octobre 2017
Nadyne Vern-Frouillou
Quand la magie de la création naît du hasard de rencontres et de trouvailles de matières !
La Maison du Curiste accueille les derniers exposants de l'année parmi lesquels de véritables artistes dont l'originalité du parcours et des œuvres présentées ne peuvent laisser indifférent.
C'est le cas de Vincent Le Boubennec qui a accroché ses toiles aux cimaises de la salle Rostand, au premier étage, plus deux sur le pallier qui conduit à la galerie qu'il occupe jusqu'au 15 octobre.
Fils d'une mère catalane et d'un père breton, Vincent Le Boubennec, s'il n'était pas prédestiné à s'exprimer artistiquement pouvait au moins être certain que ses gênes impliqueraient une certaine force et originalité de caractère.
Ayant grandi sur le plateau de Capcir, à Font-Romeu, après son service militaire en Afrique, il décide, presque sur un coup de tête, de monter à Paris rejoindre ses meilleurs copains de régiment.
Dès le début de son séjour parisien, il a la chance de lier sympathie avec des gens qui lui font visiter Paris et surtout les musées.
"Je commençais à développer des émotions, explique-t-il mais sans imaginer qu'était en train de naître (j'avais 23/24 ans) une envie de créer mes propres travaux. Puis j'ai rencontré James Lord, un des biographes de Giacometti et ami intime de Picasso. C'était un Américain assez fortuné qui avait un appartement et avec son ami, ils m'ont un peu éduqué. C'était fabuleux, c'était un homme extraordinaire qui connaissait plein d'artistes".
Vincent Le Boubennec était serveur mais voulait changer de profession.
Sur le chemin de ses recherches, il rencontra Xavier d'Arthuys, patron d'une agence organisatrice d'événements culturels qui l'embaucha comme assistant régisseur événementiel.
"Pendant dix ans nous avons organisé de très gros événements culturels en France et à l'étranger et là j'ai encore côtoyé de nombreux artistes parmi lesquels le Colombien Edgar Négrette, le Vénézuélien Sotto, le Portugais Pomar. J'ai donc baigné aux côtés d'artistes, dans leurs ateliers et je m'occupais de leurs accrochages".
Mais comment et à quel moment Vincent Le Boubennec a-t-il eu le déclic ?
"Je ne savais pas et ne sais toujours absolument pas dessiner, à part des ronds et des carrés ! J'utilise toutes sortes de matériaux mais pas une goutte d'huile ou d'acrylique. Une fois nous avons organisé un événement culturel au Bénin et j'ai rapporté des pelotes de fil de pêche. Ma première matière. Mais qu'allais-je en faire ?
"J'ai commencé à les poser sur un support et puis j'ai rajouté du tulle, de la paille … Mon premier "travail" (il ne dit pas 'oeuvre') date de 1995, c'était du relief. Et à partir de là, ça ne m'a pas quitté. J'ai continué à explorer toutes les matières dans mon garage !
"En février prochain, je vais faire une rétrospective de mon travail artistique à Barbazan."
Fibre artistique et syllogomanie
"Au fil des années, j'ai acquis des matières très diverses. Il suffit que je sois interpellé pour craquer mais après le coup de cœur, je peux les stocker dix ans avant qu'elles ne m'inspirent."
Au départ, Vincent Le Boubennec dont l'artistique collectionnisme emplit l'antre de son génie créatif, a commencé en utilisant le support le plus banal qui soit, du carton.
"Comment j'en suis venu à la toile ? Une fois je suis tombé, à Barbès, sur des marchands d'épices et j'ai acheté des kilos de curry et de curcuma, à cause de la couleur et de la texture granuleuse. Et toujours pareil, sans savoir le moins du monde ce que j'allais en faire. Je suis interpellé, je ne maîtrise pas, j'emporte, je stocke et un jour je le ressors !"
De ces pigments qu'allait-il en faire ?
"Je n'étais pas inspiré par la blancheur de la toile. On parle de la terrible page blanche de l'écrivain. Pour moi, c'était pareil avec la toile. J'ai eu l'idée d'y coller du curry et du curcuma et là je fus inspiré..."
Et cette technique devint la base de toutes ses œuvres jusqu'en 2016.
"Après, je prenais tous les vernis et autres produits que recelait mon garage !"
C'est l'enduit à cirer qui l'a inspiré pour sa série d'oeuvres 2016-2017.
"C'est une pâte que j'applique sur la toile ou sur des feuilles cueillies dans mon jardin. Mais comme je ne sais pas peindre, j'utilise une spatule. Et comme je ne sais pas dessiner, par exemple, pour les tableaux avec des feuilles, ce sont des empreintes de feuilles apposées sur un carton entoilé.
"Je les ai recouverte d'enduit à cirer et à la fin, j'enlève les feuilles, je ne garde que les empreintes. Puis je prends les colorants qui me restent (toujours dans mon garage !) et je garnis les vides avec ma spatule."
Pas étonnant qu'en pays commingeois où l'art roman est très présent, Vincent Le Boubennec pratique cette occupation du vide typique du remplissage architectonique roman !
Pour la série de tableaux où émerge un petit pantin noir, il a utilisé une petite sculpture en fer forgé : "Ce personnage m'a interpellé chez une amie qui me l'a offert et il m'a servi de guide pour en tracer les contours !"
Le tulle est aussi très présent dans l'oeuvre de Vincent Le Boubennec.
"Oui ! J'en en avais fait une importante provision ! Les superpositions de tulle me permettent de faire des variations de couleurs que d'autres feraient avec de la peinture, mais moi, je le rappelle, je ne peints pas !"
Et depuis peu, au lieu de se compliquer la vie pour faire tenir le tulle, il a "bêtement" découvert que la colle à tapisserie était idéale !
Dans son esprit diogénique de récupération et d'entassement, Vincent Le Boubennec ne jette plus les œuvres qu'il n'aime pas car il lui arrive de les réutiliser comme support qu'il ré-habille de sa nouvelle inspiration. Et puis ce qui n'aime pas peut plaire à d'autres, il en a déjà fait l'expérience.
"Il est arrivé que je pose un tableau par terre et dès lors il attire le regard et se vend. Et comme mes prix sont fonction de mes coups de cœur..."
Les surprises et la magie de la chimie complices de l'artiste
Vincent Le Boubennec n'a rien d'un chimiste et il ne sait pas prévoir les réactions des produits qu'il emploie : "Il y a des techniques que je ne maîtrise pas pas plus que je ne maîtrise les réactions, dans le temps, des produits que j'utilise. Je mélange des produits et après la magie s'opère sur la toile."
Mais c'est parfois très long. Un client ayant acheté une toile a dominante bleue a eu la surprise (lui aussi) de voir évoluer son œuvre vers du rouge ! "Je les appelle mes 'toiles évolutives'".
Vincent Le Boubennec aime bien créer la nuit. Depuis 2016, il a pris conscience que l'actualité et certains événements de sa vie personnelle l'avaient inspiré à son insu.
"C'est en regardant certains de mes travaux que j'ai réalisé qu'ils représentaient, qu'ils évoquaient des moments ou vécus ou ressentis fortement. Je pense à des faits aussi divers que les élections, les attentats du Bataclan ou un événement très personnel qui ont jailli en fin d'oeuvre sans que je me sois aperçu que j'étais porté par eux."
Le vide artistique du retour au pays et la renaissance
Amené à revenir dans la région par un étonnant concours de circonstance, Vincent Le Boubennec s'est replongé dans une activité professionnelle qui ne lui laissait plus le temps de s'exprimer.
Quand il découvre que le pays regorge de petites salles d'expositions dont les tarifs sont raisonnables pour des artistes sans grands moyens, il décide de se replonger dans les trésors de son garage où ont déménagé et s'entassent des quantités impressionnantes de fils de scoubidous acquis depuis plus de quinze ans !
"Je sens qu'ils vont m'inspirer ! Je ne sais pas quand exactement mais je sens que ça va venir", Ils ne tarderont pas à rejoindre cette "sculpture" étonnante que Vincent le Boubennec a expérimenté en privé et qu'il envisage d'exposer : des bouteilles en plastique déformées associées à des bouteilles en verre, et toutes remplies d'eau. Le résultat est plus que surprenant. Mais chut ! C'est la prochaine surprise du Diogène artistique du Comminges .